10-6
Une autre rétroaction se déclenchera quand la demande de la civilisation mondialisée dépassera ce que la biosphère peut lui offrir sur le long terme.
Si le génie humain était capable d'alimenter en énergie, et d’une manière durable, l'ensemble des sociétés complexes mondialisées, il faudrait alors s'attendre à une augmentation constante de la population mondiale (voir 8ème exposé). Elle entraînera une augmentation de la demande en flux d'énergie utile et en flux de besoins vitaux comme la nourriture et l'eau potable.
A la fin du 18ème siècle, Malthus prédit mathématiquement que, sans être contrôlée, la population augmente de façon exponentielle. Elle provoque une demande exponentielle des besoins vitaux qui eux ne peuvent croître que de façon arithmétique. Au moment de la croisée des courbes la demande en nourriture dépasse l'offre. Le risque de famine augmente.
Les prédictions de Malthus n'ont pas eu lieu car les produits agricoles qui auraient dû manquer à l'Angleterre ont été finalement obtenus par une amélioration des rendements agricoles, par l'utilisation des ressources venant des colonies et par l'émigration d'affamés, soit vers le Nouveau Monde soit vers les colonies. La théorie de Malthus a donc été vite mise aux oubliettes. Par la suite le malthusianisme a pris la connotation d'un négativisme dangereux et stupide. Toutefois, la théorie de cet homme pourrait bien, du moins en partie, être réhabilitée dans un avenir assez proche.
En fait, en différant le problème posé par Malthus, son énoncée a quelque peu changé. De nos jours, et pour les prochaines décennies, à condition qu'il n'y ait pas de crises énergétiques, on devrait s'attendre à ce que la population n'augmente que linéairement (et non plus exponentiellement). Par contre, à cause de la perte de complexité de la biosphère, les ressources vitales auront plutôt tendance à décroître assez rapidement avec les années comme nous l'avons vu dans la section 10-3. La perte et l'appauvrissement de terres agricoles, la pollution et l'épuisement des nappes phréatiques, la diminution des rendements agricoles qui n'échappent pas à la loi des rendements décroissants, ne feront que continuellement décroître les ressources alimentaires. A un moment donné l'écart entre la demande et l'offre en nourriture et en eau potable s'élargira de plus en plus avec le temps. Cette situation déclenchera alors une nouvelle rétroaction de la biosphère. Son action agira sur l’augmentation du taux de mortalité de la population mondiale, soit directement par les ravages de la famine, soit par de vastes épidémies favorisées par une diminution des défenses immunitaires d'individus affaiblis ou fortement exposés. Il n'y aura plus d'échappatoire à cette situation comme ce fut le cas pour l'Angleterre du 19ème siècle. Nous ne disposons pas d'une autre planète pour en exploiter ses ressources.
Dès lors, il s'en suivra une rapide réduction de la population mondiale. Le système économique, qui ne peut survivre que s'il est en croissance, sera fortement ébranlé par manque de producteurs et de consommateurs solvables. Viendra alors s'ajouter une dépression économique toujours plus profonde qui conduira à des révoltes et à des guerres. Des mécanismes proches de ceux décrits dans 9ème exposé contribueront à l'effondrement de toute la civilisation mondiale.
Ainsi les rétroactions de la biosphère (le système complexe-parent) auront rempli leurs fonctions régulatrices. Elles auront réduit ou annulé les prétentions d'extension du système complexe-enfant (la civilisation). La biosphère se stabilisera vers un nouveau point d'équilibre dont notre civilisation, telle qu'elle fonctionne actuellement, sera exclue.
En conclusion :
Trouver de nouvelles sources d'énergie pour compenser les pertes d'énergies fossiles est loin d'être la solution, car cela ne réduira pas le montant des activités humaines qui est la cause de la modification de la biosphère. Ainsi vouloir maintenir ou pire accroître encore notre consommation d'énergie exogène conduira indubitablement à l'effondrement de notre civilisation.
Il temps maintenant de donner une réponse aux questions fondamentales.
A la fin du 18ème siècle, Malthus prédit mathématiquement que, sans être contrôlée, la population augmente de façon exponentielle. Elle provoque une demande exponentielle des besoins vitaux qui eux ne peuvent croître que de façon arithmétique. Au moment de la croisée des courbes la demande en nourriture dépasse l'offre. Le risque de famine augmente.
Les prédictions de Malthus n'ont pas eu lieu car les produits agricoles qui auraient dû manquer à l'Angleterre ont été finalement obtenus par une amélioration des rendements agricoles, par l'utilisation des ressources venant des colonies et par l'émigration d'affamés, soit vers le Nouveau Monde soit vers les colonies. La théorie de Malthus a donc été vite mise aux oubliettes. Par la suite le malthusianisme a pris la connotation d'un négativisme dangereux et stupide. Toutefois, la théorie de cet homme pourrait bien, du moins en partie, être réhabilitée dans un avenir assez proche.
En fait, en différant le problème posé par Malthus, son énoncée a quelque peu changé. De nos jours, et pour les prochaines décennies, à condition qu'il n'y ait pas de crises énergétiques, on devrait s'attendre à ce que la population n'augmente que linéairement (et non plus exponentiellement). Par contre, à cause de la perte de complexité de la biosphère, les ressources vitales auront plutôt tendance à décroître assez rapidement avec les années comme nous l'avons vu dans la section 10-3. La perte et l'appauvrissement de terres agricoles, la pollution et l'épuisement des nappes phréatiques, la diminution des rendements agricoles qui n'échappent pas à la loi des rendements décroissants, ne feront que continuellement décroître les ressources alimentaires. A un moment donné l'écart entre la demande et l'offre en nourriture et en eau potable s'élargira de plus en plus avec le temps. Cette situation déclenchera alors une nouvelle rétroaction de la biosphère. Son action agira sur l’augmentation du taux de mortalité de la population mondiale, soit directement par les ravages de la famine, soit par de vastes épidémies favorisées par une diminution des défenses immunitaires d'individus affaiblis ou fortement exposés. Il n'y aura plus d'échappatoire à cette situation comme ce fut le cas pour l'Angleterre du 19ème siècle. Nous ne disposons pas d'une autre planète pour en exploiter ses ressources.
Dès lors, il s'en suivra une rapide réduction de la population mondiale. Le système économique, qui ne peut survivre que s'il est en croissance, sera fortement ébranlé par manque de producteurs et de consommateurs solvables. Viendra alors s'ajouter une dépression économique toujours plus profonde qui conduira à des révoltes et à des guerres. Des mécanismes proches de ceux décrits dans 9ème exposé contribueront à l'effondrement de toute la civilisation mondiale.
Ainsi les rétroactions de la biosphère (le système complexe-parent) auront rempli leurs fonctions régulatrices. Elles auront réduit ou annulé les prétentions d'extension du système complexe-enfant (la civilisation). La biosphère se stabilisera vers un nouveau point d'équilibre dont notre civilisation, telle qu'elle fonctionne actuellement, sera exclue.
En conclusion :
Trouver de nouvelles sources d'énergie pour compenser les pertes d'énergies fossiles est loin d'être la solution, car cela ne réduira pas le montant des activités humaines qui est la cause de la modification de la biosphère. Ainsi vouloir maintenir ou pire accroître encore notre consommation d'énergie exogène conduira indubitablement à l'effondrement de notre civilisation.
Il temps maintenant de donner une réponse aux questions fondamentales.
Avez-vous des commentaires au sujet de cet exposé ?
Si oui, nous vous encourageons à les faire dans la boîte ci-dessous, soit sous votre vrai nom, soit sous un pseudo.
Vos commentaires n’apparaîtront pas sur ce site mais seront transmis directement à l'auteur.
Si vous voulez une réponse à vos commentaires alors faites les dans la boite appropriée (à gauche)