La fin du développement durable (et de notre civilisation)
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  • Notre civilisation représente un système complexe.
  • Un système complexe a besoin d'un flux d'énergie pour exister
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Version courte des exposés 4, 5 & 6

Nous avons vu que notre civilisation complexe a obligatoirement besoin pour exister d'un flux d'énergie.

Le 4ème exposé rappelle que, contrairement à la monnaie, il n'est pas possible de créer de l'énergie à partir de rien. Pour devenir une énergie utile à l'Homme, les énergies offertes gratuitement par la Nature (énergie primaire) doivent être transformées par des appareils coûteux à la fois en matière et en énergie. Toute énergie primaire offerte par la Nature comme le pétrole, le soleil ou le vent ne peut pas être transformée intégralement en énergie utile à l’Homme. Seule une fraction toujours inférieure à 100% le sera. De plus, le rapport entre l’énergie totale fournie au cours de l’existence d’une installation transformant une énergie primaire en  une énergie utile et l’énergie qu’il aura fallu investir dans sa construction, son entretien et son démontage est évalué par ce qu’on appelle son EROEI. Plus la valeur du rapport EROEI est élevée, plus la transformation est intéressante au point de vue énergétique. Quand   EROEI = 1, il n’y a plus aucun intérêt à transformer une énergie en une autre, puisqu’il faut dépenser autant d’énergie qu’il est possible d'en recevoir. C’est une opération à somme nulle.
 
Les dégâts portés à la biosphère sont proportionnels au cumul de la quantité d’énergie primaire transformée en énergie utile ainsi qu’au cumul d’énergie utile consommée. Ainsi, c’est la somme cumulée des activités humaines soutenues par les énergies exogènes qui perturbe l’équilibre de la biosphère et non l’utilisation d’une source d’énergie particulière. Le changement du point d’équilibre de la biosphère aura entre autres des conséquences sur le climat de la Terre, sur l’équilibre de la chaine alimentaire et en conséquence sur l’organisation des sociétés humaines.
 
Le 5ème exposé rappelle que toute extraction de richesses des entrailles de la Terre, et bien sûr aussi celles des énergies fossiles, subit la loi des rendements décroissants. Ceci signifie que, tôt ou tard, les taux annuel d'extraction de l’ensemble des combustibles fossiles vont passer par un maximum, suivi peut être par un plateau plus ou moins court, avant de diminuer fortement. L’ensemble des énergies fossiles (charbon plus pétrole et gaz conventionnels et non-conventionnels) représentent actuellement, et pour encore quelques décennies,  environ 80 % du flux d’énergie consommé par le système complexe de notre civilisation mondialisée. Les autres 20 % proviennent principalement des énergies dites alternatives (hydroélectrique, biomasse, nucléaire et depuis peu éolienne, solaire, géothermique et autres). Ce sont l’ensemble de ces sources d’énergie qui, une fois le pic global d’extraction des énergies fossiles passé, devront au fur et à mesure compenser de manière synchrone les pertes d’énergies fossiles. Reste à savoir si cela fait partie du possible.
 
Le 6ème exposé fait le point sur l’évolution du flux mondial d’énergie utile issue du taux d’extraction de l’ensemble des énergies fossiles depuis 1875. Il donne aussi les prévisions des spécialistes sur l’évolution probable de ce flux d’énergie dans l’avenir. La progression très forte a commencé dès la fin de la deuxième guerre mondiale. Depuis 1960, elle augmente chaque année de près de 1200 TWh/an, pour atteindre un total d'environ 75,000 TWh/an à l'horizon 2012. La courbe rouge de la figure 6-1  montre qu’à partir de 1960, pour  exploiter, développer et entretenir le système complexe de nos sociétés mondialisées, le flux d'énergie utile a dû augmenter chaque année de 1500 TWh/an. On aurait pu s'attendre à une croissance exponentielle parallèle à celle de l'ensemble des activités humaines, mais des progrès constants en matière d'efficacité énergétique ont transformé cette progression exponentielle en une progression linéaire. L'exploitation massive des combustibles fossiles a contribué à cette croissance à hauteur d'environ 1200 TWh/an. La différence de 300 TWh/an, a été fournie par les sources d'énergie dites "alternatives" à savoir principalement l'hydraulique, le nucléaire et la biomasse . Actuellement l’ensemble de nos sociétés mondialisées consomme un flux d’énergie utile de 100’000 TWh/an, soit cent mille milliards de kWh/an. Environ 20'000 TWh/an proviennent des énergies dites alternatives dont environ 1000 à 1500 TWh/an proviennent des énergies dites renouvelables
L’exploitation massive du pétrole et du gaz de schiste subira elle aussi la loi des rendements décroissants. Nous ne savons pas encore très bien quelle sera l’impact des énergies fossiles non-conventionnelles sur le flux mondial d’énergie utile. Il y a à ce sujet des prévisions hypothétiques, certaines plutôt  optimistes, d’autres pessimistes. La figure 6-6 montre que, quel que soit l’hypothèse, optimiste ou pessimiste, le pic du flux d’énergie utile se situerait de toute façon dans la deuxième partie de ce siècle et que l’exploitation des énergies fossiles non conventionnelles ne déplacerait que peu ce pic. Il le serait de l’ordre de 30 à 35 ans dans le meilleur des cas, à seulement quelques années dans l’autre. La pente de la décroissance des flux d’énergie utile après les pics respectifs resterait elle  toujours aussi pentue, de l’ordre de l’ordre de  2 à 4 %, ce qui voudrait dire une perte annuelle du flux d’énergie utile de l’ordre de 2000 à 6000 TWh/an.
 
                                                                                                                                    Exposé 7,8 &9